Deux heures en gare de Voiron !

Alors que le voyage depuis Paris s’est bien déroulé, on annonce aux passagers que le train doit attendre pendant deux heures en gare de Voiron… Etrangement, le temps n’a pas paru long !

Alors que le voyage depuis Paris s’est bien déroulé, on annonce aux passagers que le train doit attendre pendant deux heures en gare de Voiron…

Dans le compartiment où j’ai pris place, se trouvent des malvoyantes. L’une d’elles demande :
« Y a-t-il quelqu’un dans le wagon ? » - « Oui, répond une dame. Que puis-je faire pour vous ? »
« M’accompagner aux toilettes ! » - « OK ! ».
Ce qui fut dit fut fait.

Gare de Voiron

Au retour, cette même dame propose :
« J’ai avec moi mon accordéon ; si vous le désirez, je peux vous jouer tous les airs que vous aimez ! ». Je m’exclame : « Quelle bonne idée ! »
Et c’est parti pour : « Non, rien de rien… je ne regrette rien » et autres chansons connues et moins connues. Cette dame s’est avérée être prof d’accordéon : nous étions bien tombées… Quel beau moment en sa compagnie !

Passe et repasse un Chinois qui me demande en anglais s’il peut me raconter quelque chose. Je lui réponds que mon anglais est loin d’être au top pour une conversation ; une des malvoyantes se propose pour la traduction… Cet ingénieur était à Grenoble pour une session. On lui a volé son passeport, sa carte bancaire, son billet d’avion et… 5000 euros. Il revient de Lyon où il a porté plainte. Il nous confie qu’à la police il a déclaré seulement 1000 euros, de peur qu’on ne le croie pas. La police lui a donné des papiers - en français - et il veut savoir ce qui y est écrit. Je lis donc le français et Isabelle (la malvoyante) traduit en anglais… Un beau moment de rencontre au cours du concert improvisé ! Le Chinois nous remercie d’avoir pu partager son désarroi et communiquer avec nous.

Le contrôleur du train lui aussi est passé et repassé. Il s’arrête et dit : « Quelle bonne ambiance ici ! Je voudrais que vous soyez dans tous les compartiments… Chacun s’est enfermé dans sa bulle et se replie sur lui-même. C’est très dur pour nous de vivre cela. Tandis qu’ici, il y a communication et vie ! ». Nous le remercions et lui souhaitons du courage.

Bien sûr, le paquet de gâteaux que j’avais dans la valise a été partagé, et, à la gare de Grenoble, nous nous sommes quittés en nous embrassant !

Texte proposé par Andrée, SCR, Nanterre. Et transmis par Madeleine R.

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